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Critique23. Dezember 2024 Cineman Redaktion u3v1p
Critique de «Everybody Loves Touda», le chant de la dernière chance 41171h

© 2024 Filmcoopi
Retour au Festival de Cannes en 2024 pour le réalisateur franco-marocain Nabil Ayouch qui présentait dans la section Cannes Première «Everybody Loves Touda», une histoire aux thématiques fortes interrogeant une fois encore la société marocaine, portée par la comédienne Nisrin Erradi, époustouflante dans le rôle-titre. Est-ce que cela suffit ?
(Un texte de Damien Brodard)
Touda (Nisrin Erradi) rêve depuis toujours de devenir une Cheikha, une artiste marocaine chantant des textes traditionnels destinés aux femmes, avec à l’origine une visée émancipatrice. Cependant, le chemin vers la célébrité n’est pas des plus aisés : elle enchaîne depuis des années les prestations dans de petits établissements pour essayer de subvenir aux besoins de son jeune fils. Un jour, Touda décide de partir pour Casablanca et de jouer le tout pour le tout avant qu’il ne soit trop tard.
«Tout le monde aimera Touda», c’est un peu ce que l’on se dit lorsque défile le générique, tant la comédienne marocaine Nisrin Erradi, impressionnante de justesse, incarne avec ardeur ce personnage attachant dans les déboires du quotidien ou l’effervescence de la scène. Toutefois, le titre a une double-lecture ironique : alors que Touda rêve d’atteindre le statut de Cheikha qui lui assurerait émancipation, indépendance et épanouissement dans son art, la place de ces femmes dans la société marocaine contemporaine s’avère en réalité bien moins reluisante que dans la tradition, ce métier ayant été perverti par le regard masculin.
La triste lucidité de Nabil Ayouch sur son sujet couplée à la prestation étincelante de son actrice principale forme ainsi un contrepoint des plus pertinents, malgré la répétitivité lassante du film. S’éloignant quelque peu d’une forme proche du documentaire qui dominait ses dernières œuvres, le réalisateur maîtrise parfaitement sa caméra et ses visuels, sans véritablement parvenir à créer de l’engouement pour son récit, mis à part le constat pessimiste du rêve corrompu de sa cantatrice. Enthousiasmant, mais un peu trop convenu.
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